Bulletin du FMI : L’économie se remet de la Grande Récession, mais il reste des obstacles
le 2 avril 2014
- L’économie mondiale s’est plus ou moins stabilisée, mais de nouveaux obstacles sont apparus
- Des mesures plus audacieuses sont nécessaires pour faire passer l’économie mondiale au palier suivant
- Faute de mesures plus ambitieuses, le monde pourrait tomber dans un piège de croissance faible à moyen terme
L’économie mondiale se remet de la Grande Récession, mais la croissance globale reste trop lente et trop faible, a déclaré la Directrice générale du FMI, Christine Lagarde.
RÉUNIONS DE PRINTEMPS FMI-BANQUE MONDIALE
Dans une allocution prononcée à la School of Advanced International Studies (SAIS) à Washington à la veille des réunions de printemps 2014 du FMI et de la Banque mondiale, Mme Lagarde a ajouté qu’« une reprise modeste et fragile est en cours et qu’il faut maintenant changer de vitesse pour réaliser une croissance plus rapide et plus durable. »
Mme Lagarde a évoqué quelques tendances générales de l’économie mondiale : elle a noté que l’activité économique dans les pays avancés, tels que les États-Unis, la zone euro et le Japon, s’accélère, mais à des rythmes variables.
Même s’ils diminuent, les taux de croissance dans les pays émergents figurent parmi les plus élevés au monde, a-t-elle déclaré, surtout dans les pays émergents d’Asie, qui continuent de briller. De même, la croissance reste vigoureuse en Afrique subsaharienne. Les conditions sont plus difficiles dans les pays arabes en transition, où la croissance reste freinée par la situation sociale et politique difficile, a noté Mme Lagarde.
Obstacles à court terme
Mme Lagarde a évoqué les obstacles à court terme sur la voie d’une croissance plus rapide et plus durable. Parmi les vieux obstacles figurent l’achèvement des réformes du secteur financier, la persistance d’un endettement élevé dans beaucoup de pays et un chômage tenace.
Les nouveaux obstacles sont les suivants :
• La « basse-flation » — une période prolongée d’inflation basse qui peut affaiblir la demande et la production — et affaiblir la croissance et l’emploi.
• La volatilité accrue des marchés liée au retrait de l’assouplissement quantitatif dans les pays avancés et à des conditions de financement extérieur généralement moins favorables.
• Les tensions géopolitiques pourraient assombrir les perspectives de l’économie mondiale. Si la situation en Ukraine n’est pas bien gérée, elle pourrait avoir des répercussions plus vastes.
« Nous savons que le coût d’une croissance qui reste languissante est élevé : des gains de revenu modestes et de faibles réductions du chômage et des inégalités. Faute d’une ambition suffisante, le monde pourrait tomber dans un piège de croissance faible à moyen terme », a déclaré Mme Lagarde.
Vitesse de croisière
L’objectif est d’atteindre une vitesse de croisière pour la croissance à moyen terme, a noté Mme Lagarde. Comme la marge de manœuvre pour mener une politique d’accompagnement se rétrécit dans de nombreux pays, les réformes structurelles auront un rôle accru à jouer, notamment dans les domaines suivants :
• une augmentation de l’investissement et l’établissement de priorités appropriées pour accroître la production potentielle et l’emploi ;
• des réformes inclusives des marchés du travail pour contribuer à rehausser la croissance potentielle;
• des réformes des marchés des produits et des services pour combattre les intérêts particuliers, dynamiser la concurrence et libérer un énorme potentiel de croissance et de création d’emploi.
Renforcer la coopération internationale
« Tandis que l’économie mondiale se remet encore de la Grande Récession, et que les tensions géopolitiques s’accentuent, comment pouvons-nous renforcer la coopération internationale qui est essentielle aujourd’hui ? », a demandé Mme Lagarde.
Mme Lagarde a noté que les principaux pays du G20 ont reconnu, lors de leur réunion en Australie en février, que si les pays prenaient les mesures appropriées et si tous les pays coopéraient de manière appropriée, le PIB mondial pourrait progresser de plus de 2 % au cours des cinq prochaines années.
« L’économie mondiale se trouverait ainsi sur une trajectoire bien différente et bien meilleure que celle qui est la sienne aujourd’hui. », a-t-elle déclaré.