Bulletin du FMI: Le FMI s’apprête à ouvrir un nouveau centre de formation pour l’Afrique subsaharienne
le 27 décembre 2012
- Maurice accueillera un nouveau centre de formation adapté aux besoins de l’Afrique
- L’objectif est de développer les connaissances en matière de gestion macroéconomique
- Cette expansion des activités de formation du FMI est possible grâce aux concours financiers de bailleurs de fonds
Pour mieux répondre aux besoins des pays d’Afrique subsaharienne, le FMI va ouvrir un centre régional de formation à Maurice, en Afrique australe.
Développement des capacités de l'Afrique
L’Institut de formation pour l’Afrique, qui ouvrira ses portes en 2013, s’intégrera au réseau de centres régionaux qui œuvrent de par le monde au développement des capacités nationales en matière de politique économique, grâce au transfert de connaissances et à la diffusion de pratiques optimales. Sur les 7.800 cadres qui ont bénéficié d’une formation du FMI l’an dernier, un quart étaient originaires d’Afrique subsaharienne, et ce nouveau centre installé sur le continent permettra au FMI d’offrir ses services à un plus grand nombre de fonctionnaires à l’avenir.
Lors d’une cérémonie à Port Louis le 27 décembre, la Directrice générale, Mme Christine Lagarde, a insisté sur le fait que la formation dispensée par le FMI aide les pays à développer leurs connaissances dans des domaines essentiels à la bonne gestion macroéconomique et financière, à l’appui de la croissance et de la réduction de la pauvreté.
«Cela favorise de manière bien réelle le développement et la lutte contre la pauvreté», a-t-elle souligné.
La demande surpasse l’offre
Ces 15 dernières années, l’Afrique a progressé à grands pas dans la voie de la stabilité macroéconomique et du développement, ce qui a rehaussé le niveau de vie de beaucoup des habitants du continent. Ce progrès est dû en partie à l’amélioration des politiques macroéconomiques. En offrant des services d’assistance technique et de formation, le FMI a aidé les cadres gouvernementaux à acquérir les connaissances requises pour élaborer et mettre en œuvre des politiques avisées.
Mais la demande de formation est bien supérieure à l’offre. Les gouvernements africains ont exprimé le souhait que leurs cadres soient plus nombreux à bénéficier de la formation du FMI, ce qui prouve clairement qu’elle répond bien à leurs besoins. Les cours que le FMI propose avec la Banque africaine de développement dans le cadre du Partenariat multilatéral pour l’Afrique et avec d’autres partenaires en Afrique ne répondent qu’à une partie des besoins de formation macroéconomique.
Conscient de la nécessité de développer les capacités de l’Afrique subsaharienne, le gouvernement mauricien a décidé d’accroître sa contribution à l’entreprise du FMI en répondant à l’invitation lancée par l’institution, à la recherche d’un pays qui puisse accueillir un centre régional de formation. Maurice va fournir une contribution financière substantielle ainsi que les locaux où sera installé le nouveau centre.
Cette contribution — à laquelle s’ajoutent des concours de l’Agence de développement international de l’ Australie et des autorités chinoises — va permettre au FMI d’établir à Maurice un centre régional de formation, ce qui accroîtra le nombre et la diversité des cours proposés aux fonctionnaires d’Afrique subsaharienne.
Par l’intermédiaire de l’Institut de formation pour l’Afrique, le FMI offrira un large éventail de cours de gestion macroéconomique dans divers domaines — politiques budgétaire, monétaire et de change, viabilité de la dette ou encore gestion des recettes issues des ressources naturelles —, ce dernier sujet prenant de plus en plus d’importance pour les pays africains. Les questions liées à l’intégration régionale entreront aussi dans le programme de formation.
Les cours dispensés par le centre seront adaptés aux besoins des décideurs africains et ancrés dans les réalités de la gestion macroéconomique en Afrique, atout majeur d’un institut de formation régional.
Exploiter les synergies
En octobre 2011, le FMI a établi à Maurice son quatrième centre régional d’assistance technique (AFRITAC). L’ouverture du nouvel institut de formation à proximité de l’AFRITAC Sud — dont le coordonnateur sera aussi à la tête de l’Institut — permettra de développer les synergies entre la formation et l’assistance technique. L’Institut sera aussi un lieu de convergence qui favorisera les échanges entre les cadres de différents pays pour leur permettre d’élargir le champ de leurs compétences au contact d’experts.
Lors de la cérémonie au cours de laquelle le FMI et le gouvernement mauricien ont échangé des documents financiers officialisant la création du centre de formation, Mme Lagarde a vanté la clairvoyance avec laquelle les autorités mauriciennes ont décidé de jouer un rôle de premier plan dans le développement des capacités de l’Afrique pour favoriser l’élaboration et la mise en œuvre de politiques macroéconomiques efficaces.
«Je suis convaincue que l’ouverture de ces deux centres très importants favorisera le succès de la grande stratégie visant à faire de Maurice un pôle de savoir pour l’Afrique subsaharienne, tout en répondant aux besoins pressants des pays africains», a-t-elle déclaré.
Effet d’entraînement
L’institut établi à Maurice sera financé par un fonds fiduciaire pluri-donateurs, dont la supervision sera assurée par un Comité de pilotage représentant les pays contributeurs. L’Australie et la Chine ont déjà promis leur concours financier pour le nouvel institut.
À l’instar des autres centres régionaux de formation du FMI situés en Autriche, au Koweït et à Singapour, l’Institut de formation pour l’Afrique permettra de déployer une stratégie de formation intégrée pour l’ensemble des pays de la région.
Pour répondre à la demande croissante de l’Afrique subsaharienne, et faire monter en puissance la formation pour la porter au niveau de ceux des autres centres, l’Institut de formation pour l’Afrique aura besoin de proposer un nombre de cours encore supérieur à ce que permettent les contributions actuelles. Le FMI et les autorités mauriciennes poursuivront leurs efforts pour obtenir le concours d’autres bailleurs de fonds.